Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage présentes sur celui-ci. La reproduction totale ou partielle d’un article publié sur BeauxArts.com, sans l’autorisation écrite et préalable de Beaux Arts & Cie, est strictement interdite. Pour plus d’informations, consultez nos mentions légales. C’est l’histoire d’un homme, barbier à Saint-Pétersbourg, qui découpe un matin une miche de pain… Et y trouve un nez. Immédiatement, sa femme le somme de sortir pour jeter l’étrangeté. En s’éveillant, un autre Pétersbourgeois s’observe dans le miroir, et découvre qu’il a perdu son nez. Celui-ci s’anime, prend vie et devient un personnage à part entière, chaussé de lunettes – jusqu’à ce qu’il soit finalement rendu à son propriétaire. De cette nouvelle ahurissante de Nicolas Gogol parue en 1836, deux réalisateurs inventifs ont tiré un court film en noir et blanc, à la technique étonnante.googletag.cmd.push(function(){googletag.display('dfp-top-300x250-display');});Dans les années 1930, l’artiste et cinéaste russe Alexandre Alexeïeff et son épouse américaine Claire Parker, ingénieure et animatrice, inventent la technique du pinscreen, que l’on pourrait traduire par « écran d’épingles ». L’outil est composé de milliers de petites épingles mobiles, que l’on peut avancer ou reculer pour créer des formes, des ombres et des lumières (c’est également un jeu bien connu, qui permet par exemple de prendre l’empreinte de sa main). Eux l’utilisent pour ses contrastes, et réaliseront six courts métrages, dont celui-ci en 1963.On imagine aisément la patience qu’il faut pour réaliser chacune des images du film : d’abord placer les épingles, puis photographier une à une les infinies variations qui permettent d’entraîner le film dans un mouvement fluide. Il est également touchant de songer à ce couple qui tourne le dos à l’animation classique (la même année, les studios Walt Disney sortaient Merlin l’Enchanteur) pour lui préférer la longue, coûteuse et périlleuse technique du pinscreen, qu’ils accompagnent d’une musique d’influence asiatique signée Hai-Minh. Résultat ? Un film expérimental, et international.